LA MOTONEIGE ET LA FAUNE

Approuvé par le Conseil d’administration du CCOM le 13 juin 2008

LA MOTONEIGE ET LA FAUNE

La question : Quel est l’impact de la motoneige sur la faune ?

Position du CCOM : La position du Conseil canadien des organismes de la motoneige (CCOM) est que les interactions avec la faune font partie de l’expérience récréative et qu’à cet effet les motoneigistes ont la responsabilité de jouer un rôle et participer à la gestion et à l’intendance de la forêt et de ses habitants.
CONTEXTE : La faune dans son habitat naturel est une partie intégrale du plein air canadien et les motoneigistes comprennent bien que leur présence, comme toute autre activité humaine, aura un impact, surtout durant les saisons d’hiver plus difficiles. Quand cet habitat se trouve dans un parc national, les gestionnaires de ces parcs doivent reconnaitre leur double mandat d’en protéger les ressources naturelles et leurs écosystèmes, tout en prenant les dispositions nécessaires pour faciliter l’utilisation et la jouissance récréatives des visiteurs des ces lieux.
CONCLUSIONS DES RECHERCHES : Plusieurs études ont été effectuées afin de déterminer les effets des motoneiges sur la faune : « La motoneige est la troisième activité la plus communément décrite en matière d’impact sur la faune, à cause de la fréquence d’utilisation, de la vitesse de la circulation et/ou en ce qui a trait au harcèlement délibéré ou non intentionnel par les conducteurs », (Graves, Reams 2001). Les impacts potentiels de la motoneige sur plusieurs espèces aquatiques, ongulées, aviaires et canidés ont été étudiés en se penchant sur les enjeux tels que la mortalité, l’habitat et les perturbations en général (changement de comportement, tels l’augmentation de l’énergie produite, les problèmes de reproduction, les maladies) qui sont reliées au bruit, à la pollution, à la perturbation de la dynamique prédateur-proie, la modification des habitats et, tout simplement, à la présence humaine.

En complétant une évaluation des loisirs d’hiver, des 122 sondages effectués, 66 %  déclaraient que « l’impact de la motoneige sur la faune était de sévère à modéré » (Raedeke, Taber 1983). Une étude avait comme conclusion que : « Les impacts de la motoneige sur la faune étaient jugés d’une importance modérée à élevée » (Graves, Reams 2001). Un document de discussion sur l’impact des adeptes du plein air en hiver concluait que la littérature scientifique était peu concluante à propos des effets des motoneiges sur les ongulés et faisait remarquer : « Aucune des études publiées n’avaient prouvé que les deux types (motoneige ou ski de fond) influençaient les ongulés au niveau de leurs populations » (Welsh 2003).

En étudiant les résultats des études sur la faune dans le Parc national Yellowstone, cette position est soutenue : « Parce qu’il n’y avait aucune preuve d’effets sur les niveaux des populations des ongulés causés par les usages motorisés en hiver, parce que les estimations d’abondance avaient soit augmenté ou demeuré relativement stables durant trois décennies de loisirs motorisés » ; les auteurs concluaient avec la suggestion que : « Le débat concernant les effets des loisirs motorisés sur la faune est essentiellement un enjeu social plutôt qu’une question de gestion de la faune » (White et al. 2005). Les chercheurs ont noté que la perturbation humaine ne semblait pas être un facteur principal influençant la distribution et le mouvement de la faune étudiée, et ils concluaient que : « Il n’y avait aucune preuve que l’utilisation de la motoneige durant les 35 dernières années (dans le Parc national Yellowstone) avait affecté négativement la démographie ou la dynamique de la population des pygargues (aigles) à tête blanche, des bisons, des wapitis (élans) ou des cygnes trompettes » (White et al 2006).

CONSERVATION c. PRÉSERVATION : Toute discussion sur la protection et la gestion de la faune doit clairement faire la distinction entre la « conservation » et la « préservation ». Bien que la « conservation » prévoit l’utilisation de l’environnement naturel par la communauté humaine, sans pour autant que les humains soient considérés comme étant une menace, mais faisant plutôt partie de l’environnement avec la responsabilité de gérer et d’assurer l’intendance des terres, de son côté, la « préservation » laisse entendre un point de vue que l’utilisation humaine de l’environnement doit être sérieusement restreinte afin de préserver l’intégrité écologique et protéger les animaux d’une extinction imminente, ce qui exige de lourdes réglementations de l’utilisation humaine des ressources naturelles et des aires naturelles. Des biologistes de la faune ayant à l’esprit la « préservation » ont créé « une discipline de crise dans la biologie de conservation qui mélange la véritable science avec la revendication afin d’influencer la politique publique » (Cooper et al 2002). La philosophie sous-jacente de la biologie de conservation en est une de prudence : « Devant l’incertitude, les spécialistes en sciences appliquées ont l’obligation éthique de pécher par excès en faveur de la préservation et que quiconque tente de modifier un environnement naturel et de mettre à risque la biodiversité est coupable jusqu’à preuve du contraire » (Cooper et al 2002).

SUJETS DE DISCUSSION ESSENTIELS :

  • 1. Toutes les activités humaines ont un effet sur l’environnement. Les motoneigistes comprennent l’importance de « faire leur part » afin de minimiser leur impact sur la faune. La faune et l’activité motoneige peuvent coexister.
  • 2. Les motoneigistes font partie de la solution en participant aux séances de planification de l’utilisation des terres, aux processus de gestion des accès, aux plans de rétablissement de la faune, au développement de sentiers dans des zones durables, en faisant l’installation et l’entretien de la signalisation.
  • 3. L’éducation est essentielle. Les clubs de motoneige produisent et distribuent des dépliants pour informer le public sur les zones interdites et pour éduquer les motoneigistes sur la bonne conduite lorsqu’ils rencontrent des animaux.
  • 4. Des études démontrent que les animaux s’habituent à la présence de motoneiges.
  • 5. Des études démontrent que la présence de sentiers de motoneige compactés augmente la capacité de survie en hiver pour plusieurs animaux, leur permettant de conserver de l’énergie lorsqu’ils se déplacent et cherchent de la nourriture.
  • 6. La motoneige n’est seulement que l’une des composantes d’un casse-tête (ou puzzle) environnemental très complexe, y compris la santé de la forêt, le développement urbain, les changements climatiques et les activités industrielles.
  • 7. Les motoneigistes continuent à travailler avec les gouvernements et les groupes de pression pour aider à la gestion coopérative des accès et aux programmes d’intendance.
  • 8. Il faut reconnaitre que les parcs nationaux furent créés afin de protéger les ressources naturelles et les écosystèmes qui attirent les visiteurs pour des fins récréatives. Les gestionnaires de ces terres doivent accepter leur double mandat de conserver ces ressources tout en prévoyant leur utilisation et leur jouissance par les gens.
  • 9. Les motoneigistes doivent revendiquer et promouvoir des politiques publiques qui concilient et favorisent le double mandat de conservation et d’utilisation.

Approuvé le 13 juin 2008